Friday, January 20, 2006

Conférence "Léopold Sédar Senghor" par M. Louis Arsac

« Léopold Sédar Senghor : itinéraire poétique et politique »
par M. Louis Arsac

Salle de cinéma du C.C.F
Jeudi 19 janvier - 18h30 - Gratuit

En contrepoint de la conférence organisée par le Centre culturel français en décembre dernier donnée par Philippe Dufour sur le thème de « l’Orientalisme dans la littérature française de XIXème siècle », Louis Arsac nous propose d’inverser notre regard avec l’évocation de « l’occidentalisme » qui imprègne la littérature francophone - au travers notamment de la figure emblématique de Léopold Sédar Senghor.

Si l’orientalisme dans la littérature française du XIXème (mais aussi pour une large part encore dans celle du XXème siècle) trouva de grands illustrateurs mêlant fascination pour l’inconnu, fantasmes de toutes natures et véritable curiosité intellectuelle, on pourrait avancer l’idée d’un « occidentalisme » de la littérature francophone, asiatique, africaine… Mais il ne ressortit pas d’une simple représentation en miroir inversé tant l’occident est connu, repéré. Il s’agit au contraire d’entreprendre une démythification sans reniement. Sans doute, Senghor est-il l’un des premiers à introniser cette dimension via une poétique qui n’est pas le refuge d’une pensée politique, mais son expression même.

En 1945, Léopold Sédar Senghor est député du Sénégal à l’Assemblée Nationale française avant que de devenir Président de la République du Sénégal, à compter de l’indépendance, jusqu’en 1981. Curieusement, l’essentiel est peut-être ailleurs. Agrégé de grammaire, membre de l’Académie Française, Senghor est surtout un défenseur impénitent de la francophonie et de la langue française. En témoigne, à maints égards son Œuvre Poétique.

Ce « griot » gigantesque, ce « sac à paroles » est aussi un homme d’écriture qui transcende l’idée quelque peu ethnocentriste d’une littérature africaine exotique et pour tout dire, coloniale car, avec Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas, il va placer cette littérature noire sous le postulat bifide du poétique et du politique. Ainsi est coulé, dans le bronze de l’histoire littéraire, le concept de Négritude défini par Césaire, inventeur du mot, comme la « simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture ».

Louis Arsac

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